Nice terre d’hommes ? En effet, si les Catherine Ségurane sont rares dans l’Histoire, rares aussi sont les Tanta Vitourina dans notre théâtre populaire.
Il est vrai que créer des pièces «?historiques », c’est à dire se déroulant dans un passé lointain ou même récent, c’était se résoudre à n’accorder qu’une place réduite aux femmes. Un seul moyen, pour les mettre toutes en scène?: écrire pour elles un texte contemporain.
Une pièce dans laquelle les personnages parleraient niçois seulement, ou niçois principalement ? Peu crédible en 2014, invraisemblable, même. Et par conséquent impossible, puisque depuis 1936, la troupe du Théâtre niçois de Francis Gag s’attache à illustrer la langue niçoise dans la réalité quotidienne, du Moyen-Age au XXe siècle, du Vieux-Nice à Laghet, de Saint-Pons à Ribassièra.
De la réflexion de l’auteur naquirent trois évidences?: premièrement, le français tiendrait nécessairement - et exceptionnellement - plus de place que dans les précédentes pièces?; deuxièmement, le nissart serait le thème central de cette comédie?; troisièmement, Jean-Luc Gag montrerait sous toutes ses facettes, langue maternelle ou apprise, langue maîtrisée ou estropiée, langue estimée ou méprisée.
Nice and Bella commençait à germer?: elle serait l’occasion d’une observation de la culture nissarde et du regard porté sur elle au XXIe siècle.